Société

La boulimie cybernétique nuit à l'inventivité de l'homme

« Une constante jonglerie entre divers écrans, un constant bombardement électronique d’appels, d’informations, de courriels, de SMS, tweets, etc. Cette boulimie cybernétique est un grave dissolvant pour l’attention : désormais constamment stimulé, l’individu au travail ne parvient plus à se concentrer que 12 minutes d’affilée maximum. Cette parcellisation du mental a pour inquiétante conséquence de privilégier l’urgence aux dépens de l’essentiel, de bouleverser notre rapport fondamental au temps. Attachés aux piquets de l’instant, l’individu s’absorbe dans le présent, perd sa relation au passé, sa perception de l’avenir. (…) Car notre cerveau exige les temps morts. C’est au repos qu’il apprend, mémorise, invente, qu’il stocke et recycle les expériences nouvelles. Les bombardements de micro-moments électroniques le fatiguent et affaiblissent les capacités de discrimination et d’étonnement, d’où dépend toute l’inventivité humaine. »

(Xavier Raufer dans “Quelles guerres après Oussama Ben Laden ?�, Plon, 2011)

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