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Economie

Euro, le débat interdit ?

Signe des temps, Le Point publie sur son site un article sur le dernier livre de Patrick Artus, écrit en collaboration avec Marie-Paule Virard, et n’hésite pas à le titrer “Euro, le débat interdit”.

La présentation est encore plus édifiante : « Il y a 25 ans, le traité de Maastricht posait les fondations de l’euro. Dans son dernier livre, Patrick Artus tire à boulets rouges sur la monnaie unique. »

Certes, l’éminent économiste reste orthodoxe : il continue d’affirmer que l’explosion de la zone euro aurait des conséquences économiques désastreuses. Mais il souligne avec force les défauts de conception de la monnaie unique. Extraits :

« Le bilan qu’il dresse de la monnaie unique fait froid dans le dos. “On nous l’avait pourtant assez dit et répété sur tous les tons : la participation à une union monétaire et le respect de règles uniformes de politique économique allaient fabriquer de la croissance et déboucher sur la convergence des économies européennes et de leurs niveaux de vie”, rappellent les deux auteurs. La libre circulation de l’épargne était censée financer les projets les plus rentables où qu’ils soient en Europe et donc favoriser la meilleure allocation des ressources possibles. Et la politique monétaire unique devait synchroniser le cycle économique entre pays et dynamiser les échanges commerciaux entre pays membres. Vingt-cinq ans tout juste après la signature du traité de Maastricht en 1992, “c’est exactement l’inverse qui s’est produit” ».

« Le remède utilisé, la dévaluation interne, c’est-à-dire la stratégie de compression des salaires afin de regagner en compétitivité en l’absence de possibilité de dévaluer la monnaie, s’est révélé un poison. »

Pour Patrick Artus, « la coordination des politiques économiques qui ont des effets sur la compétitivité-coût (politique salariale, politique fiscale) est fondamentale, sous peine de voir s’accélérer le transfert des activités délocalisables vers les pays les moins coopératifs […] et d’installer un équilibre non coopératif déflationniste si plusieurs pays venaient à s’engager dans une surenchère de baisse des coûts. » Ce qui fait écrire au journaliste du Point : « Une analyse qui aurait très bien pu être signée par les économistes atterrés, classés à gauche, voire à l’extrême gauche…»

Patrick Artus développe la même critique sur l’austérité budgétaire : « Là encore, Patrick Artus se range aux côtés de ceux qui estiment que l’application stricte de règles budgétaires inadaptées a été mortifère. Les deux auteurs n’hésitent pas à dénoncer les “dégâts qui ont été provoqués par le poison du dogmatisme néolibéral qui règne depuis les années 80 sur la politique économique. Un dogmatisme qui a notamment imprégné les travaux préparatoires au traité de Maastricht et les décisions de l’agenda bruxellois qui ont suivi. En particulier depuis la crise de 2008”. »

La dose accrue de fédéralisme que suggère Patrick Artus a le mérite d’une certaine cohérence. Mais un défaut majeur : elle est rejetée par les opinions publiques européennes.


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